À compter du lundi 9 août 2021, la loi sur l’extension du pass sanitaire entre en vigueur. Elle prévoit notamment l’obligation de présenter ce pass pour se rendre à l’hôpital. Ces mesures visent à limiter les risques de transmission du virus, notamment dans les services d’oncologies qui reçoivent des patients particulièrement vulnérables face aux Covid-19.
Cette annonce a suscité beaucoup de questions de la part des lectrices de Rose Magazine. Nous répondons aux questions les plus récurrentes :
Dois-je obligatoirement me faire vacciner pour aller à l’hôpital ?
Non. Pour vous rendre à l’hôpital, vous devez présenter un pass sanitaire. Celui-ci ne se limite pas à un schéma vaccinal complet. Ainsi, vous pourrez quand même vous rendre à l’hôpital en présentant, soit :
– un test PCR ou antigénique négatif. Sa validité a été étendue à 72 heures (au lieu de 48h auparavant). Les autotests (de moins de 72h) sont également valables à condition d’avoir été réalisés sous la supervision d’un professionnel de santé. À savoir : un médecin, un biologiste médical, un pharmacien, un infirmier, un chirurgien-dentiste, une sage-femme ou un masseur-kinésithérapeute.
Soit,
– une certificat de rétablissement pour les personnes ayant déjà été infectées par le SARS-Cov-2, c’est-à-dire le résultat d’un test PCR positif de plus de 11 jours et moins de 6 mois.
Ces justificatifs vous seront demandés à chaque visite. En revanche, le pass sanitaire n’est pas requis si vous devez vous rendre à l’hôpital en urgence ou pour un soin qui n’aurait pas été programmé.
En quoi le pass sanitaire réduit-il les risques de transmission du SARS-Cov-2 ?
Chacune des 3 preuves (vaccin, test diagnostic négatif, certificat de rétablissement) qui composent le pass sanitaire assurent que vous avez moins de risque de transmettre le coronavirus à d’autres personnes.
Un test PCR négatif reste la preuve la plus fiable que vous n’avez pas contracté le Covid-19. Il peut toutefois arriver que ce test revienne négatif alors que vous êtes infecté : on parle alors de « faux négatif ». On estime que 20 à 30 % des test PCR négatifs sont des faux négatifs. Cela peut se produire si le test est effectué trop tôt ou trop tard par rapport au moment de l’infection car le virus est alors en trop faible quantité dans votre naso-pharynx pour être détecté. C’est pourquoi il pourra vous être demandé de refaire ce test.
Le fait d’avoir été infecté dans les 6 derniers mois réduit également votre risque d’être réinfecté : d’environ 80 % chez les personnes de moins de 65 ans et d’environ 47 % chez les personnes plus âgées, selon une étude parue dans le journal Lancet.
Quant aux vaccins, ils réduisent les formes asymptomatiques et donc votre risque de transmettre le SARS-Cov-2 sans le savoir. Ce risque de transmission est notamment réduit de 80 à 90% pour les vaccins ARNm (concernant le vaccin Astrazeneca, on manque aujourd’hui de données pour conclure quant à son efficacité sur la transmission du virus)1. Par ailleurs, les personnes vaccinées infectées par le coronavirus ont une charge virale plus faible. Ce qui diminue également leur contagiosité.
Il est important de rappeler que le pass sanitaire ne se substituent pas aux gestes barrières qui restent toujours d’usage dans les hôpitaux.
Le pass sanitaire risque-t-il de retarder mes soins ?
Non. Le pass sanitaire ne sera pas exigé pour des soins urgents ne pouvant être anticipés ou non programmés.
Par ailleurs, dans un DGS-Urgent transmis aux professionnels de santé, le ministère des Solidarités et de la Santé précise qu’un malade pourra être exempté de pass sanitaire si « l’exigence de présentation du passe est de nature à empêcher l’accès aux soins du patient dans des délais utiles à sa bonne prise en charge » ou si le différé de sa prise en charge « entraînerait une perte de chance ». La décision appartenant « chef de service ou, en son absence, d’un représentant de l’encadrement médical ou soignant ».
Puis-je me faire vacciner ou passer des tests directement à l’hôpital ?
Oui, il est possible de se faire vacciner ou de passer un test diagnostic dans certains hôpitaux ou centres de soins, le jour de votre rendez-vous. Il est donc conseillé de se renseigner auprès de son centre de soin avant de s’y rendre.
Les tests PCR ne seront plus remboursés à partir d’octobre. Aurai-je une prise en charge du fait de mon ALD ?
Les tests PCR continueront d’être pris en charge s’ils ont été prescrits. Concernant le remboursement automatique des personnes en ALD, sollicitée par notre rédaction, la Direction générale de la santé nous a indiqué ne pas être en mesure de répondre à cette question puisque « l’ensemble des travaux et concertations relatifs à la déclinaison des dispositions qu’il comprend sont en cours avec les acteurs concernés. »
Nous devrions avoir de plus amples informations dans les jours ou semaines à venir.
Emilie Groyer
Publié le 9 août 2021
Mis à jour le 13 août
- Certains vaccins pourraient toutefois moins efficaces sur la transmission du nouveau variant Delta.