Cette semaine j’ai osé aller voir un film toute seule, oui c’est banal mais j’emploie bien le verbe “oser“. De ma vie je ne suis jamais allée seule à un spectacle, je n’ai jamais assisté à une pièce de théâtre seule, je n’ai jamais vu un film au cinéma seule. JAMAIS.
Pour ce genre de sorties j’ai toujours été en compagnie de quelqu’un. Cet étrange mais quand j’y pense je n’ai jamais été vraiment seule. Jusqu’à mes 18 ans j’ai vécu avec mes parents et depuis avec mon mari et mes enfants.
Jamais donc je n’aurai osé me distraire en mode célibataire. Bien au contraire, je suis souvent à l’initiative de chaque activité en famille, celle qui entraine tout le monde, qui organise tout, qui imagine des choses insolites et originales à faire, et j’ai toujours adoré partager ces beaux moments avec les gens que j’aime.
L’annonce de ma maladie fut un vertige, un tsunami dans ma tête. Ayant toujours associé le cancer à la mort, j’ai tout de suite pensé à ma fin et, très vite, j’ai pensé à mon mari, mes enfants mes proches. Il faudra les rassurer, leur montrer que je suis forte et que le petit crabe ne va pas gagner. Mais j’ai aussi compris que ce combat j’allais le mener seule.
C’est ainsi que j’ai commencé à écrire, à marcher et faire de longues balades en solo. Ce repli vital m’a fait réaliser que j’ai besoin de ces moments de solitude, une sorte de pause avec moi-même, une manière de me prendre par la main et d’aller ailleurs pour me retrouver.
Alors oui, j’ai adoré regarder ce film seule ! Je considère cette séance au cinéma comme une nouveauté dans ma vie, quelque chose que j’ai osé et qui m’a fait réaliser que faire des choses seule ça me ressemble aussi et ça me fait du bien !
Épilogue : J’ai établi une liste #PasEncoreFaitSeule 😊 Me voici, aujourd’hui au Louvre ❤
À LIRE : Retrouvez tous les épisodes de notre série « Depuis mon cancer, j’ose »
Propos recueillis par Sandrine Mouchet