Depuis des années je rêvais d’un tatouage. Je me disais toujours que si je devais le faire un jour ce serait pour une bonne raison. J’ai toujours pensé pas qu’il valait mieux ne pas faire un tatouage sur un coup de tête, cela doit être réfléchi car il fait ensuite partie de soi.
Étant artiste dans l’âme, ce qui me tentait c’était d’abord le geste plastique, esthétique et puis ensuite l’histoire personnelle qu’il pourrait évoquer.
Cela fait deux ans que le cancer a traversé ma vie et, cet été, j’ai franchi le pas. Une amie m’a prêtée – ce n’est pas un hasard – le livre « Tattoo thérapie » de Gaëlle Mouster une tatoueuse engagée dans la lutte contre le cancer du sein, et ça a été le déclic : c’est là, c’est maintenant, et c’est avec elle ! Une fleur de lotus, orne maintenant le haut de mon dos.
Pourquoi là ? Parce que lorsque mon cancer a été diagnostiqué, j’ai passé un PET Scan qui a révélé aussi une tumeur agglomérante au niveau des cervicales. Elle s’est avérée bénigne mais si cela n’avait pas été le cas, elle aurait pu se propager aux poumons où au coeur.
Pourquoi une fleur de lotus ? Parce que c’est un symbole de douceur et de féminité. Se faire tatouer est un accomplissement, cela apporte aussi de la force dans le sens où il permet de maîtriser sa douleur physique et émotionnelle.
J’ose donc être une femme tatouée et j’en suis très fière. Maintenant ma peau porte mon histoire de vie, tout comme les rides sur le visage.
À LIRE : Retrouvez tous les épisodes de notre série « Depuis mon cancer, j’ose »
Propos recueillis par Sandrine Mouchet