En 2018, à l’âge de 38 ans, on me diagnostique un cancer du sein. Suivent trois opérations, douze cures de chimio et trente-cinq séances de radiothérapie et l’hormonothérapie.
Tous ces traitements m’ont donné envie de nourrir mon corps des choses naturelles, je me suis donc rapprochée d’une naturopathe. Histoire déjà de me sentir mieux dans mon assiette, cette dernière m’a préconisé de passer à une alimentation 100 % bio.
Oui, mais voilà, j’habite sur une île bretonne, et il n’y a pas de d’épicerie où je peux trouver ce genre de produits. C’est en faisant ce constat, alors que nous rentrions ensemble à la maison, que je me suis entendu dire : « C’est quand même fou, qu’en 2018, je n’ai pas accès à l’alimentation de mon choix, et que me fournir en bio n’est pas possible ! ». Alors même que notre natale Belle-Ile-en-Mer, que nous ne quitterions pour rien au monde, demeure si préservée, si naturelle.
Ce à quoi mon mari a répondu : « un jour ou l’autre, il faudra qu’une Biocoop s’installe sur l’île ».
-Ce sera moi !, j’ai lancé.
-Non ce sera nous !, il a dit.
Et voilà, comment on a tous les deux quittés nos postes d’agents territoriaux pour ouvrir notre magasin bio. Ouverture prévue en avril 2022. Aurais-je osé sans ce cancer ? Non, sans aucun doute.
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Propos recueillis par Sandrine Mouchet