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Photobiomodulation : entretien avec le Dr Lemaire, spécialiste de cette lumière qui soigne

{{ config.mag.article.published }} 28 juin 2021

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La photobiomodulation est une méthode de traitement non invasive qui repose sur la lumière. Le Dr Lemaire, spécialiste de la douleur, nous explique son fonctionnement et nous détaille ses applications.

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Soigner par la lumière. C’est ce que propose la photobiomodulation. Dit comme ça, on pourrait croire à du charlatanisme. Il s’agit pourtant d’une réalité. Le Dr Lemaire, spécialiste de la douleur au Centre Hospitalier de Valenciennes, y a recours depuis plusieurs années dans des applications aussi diverses que la cicatrisation, l’inflammation ou la douleur. Ce précurseur dans le domaine nous fait part de son expérience de cette technique pour le moins révolutionnaire.

Une lumière qui soigne… Comment c’est possible ?

Dr Lemaire : Il faut comprendre que nos cellules contiennent des sortes d’usines qui produisent de l’énergie : les mitochondries. Cette énergie est essentielle au bon fonctionnement de nos cellules. Or, il peut arriver que l’activité des mitochondries soit moins bonne, notamment en cas l’inflammation. La lumière est capable d’optimiser ce fonctionnement et donc de favoriser l’activité cellulaire et la production d’énergie.

La photobiomodulation (PBM) – c’est comme ça qu’on appelle cette thérapie par la lumière – peut ainsi agir à différents niveaux. Elle va favoriser la cicatrisation en relançant la production de collagène. Elle va également réduire l’inflammation en diminuant la production de molécules proinflammatoires. En réduisant l’inflammation et le stress oxydatif, elle va enfin soulager les douleurs. 

La photobiomodulation est utilisée en médecine. Quelles sont ses applications en cancérologie ?

La PBM est utilisée principalement en cancérologie dans la prévention des mucites, indication pour laquelle elle est reconnue internationalement.

Mais depuis quelques années, on voit arriver de nouveaux équipements très performants et de nombreuses publications scientifiques font état de son intérêt dans d’autres indications. C’est comme ça que j’ai commencé à l’utiliser dans les douleurs liées au cancer. Et les résultats, sans être miraculeux, peuvent être très bons. 

Pouvez-vous nous donner des exemples de cas que vous avez traités avec cette approche ?

L’application où l’efficacité de la PBM ne se discute pas ce sont les mucites. Et pas uniquement en prévention. Avec mon équipe, nous avons traité curativement des personnes qui avaient des mucites si sévères qu’elles devaient recourir à des sondes gastriques pour s’alimenter et à des perfusions de morphine pour gérer la douleur. Grâce à la photobiomodulation, ces personnes ont retrouvé une vie normale avec une bonne qualité de vie.

De façon générale, les douleurs multimorphes complexes du cancer peuvent être traitées par PBM, quel que soit leur mécanisme. C’est à nous de déterminer à quel moment et à quel patient, mais aussi selon quelles modalités dans la stratégie thérapeutique nous pouvons proposer cette approche : douleurs neuropathiques notamment séquellaires, douleurs nociceptives (tendinopathies, syndromes myofasciaux, atteintes viscérales, etc.). 

J’ai traité des patients avec des troubles fonctionnels séquellaires invalidants. Par exemple, une patiente qui ne pouvait plus ouvrir la bouche après une prise en charge radio-chirurgicale suite à un cancer ORL. En ciblant spécifiquement les articulations temporo-mandibulaires avec la PBM, on lui a permis d’ouvrir suffisamment la bouche pour qu’elle puisse de nouveau s’alimenter. Une très bonne indication est la sécheresse buccale causée par différents traitements de support ou du cancer : en traitant les glandes salivaires et les muqueuses, on permet aux patients de restaurer cette fonction sans avoir à utiliser d’autres thérapeutiques puisqu’ils guérissent.

On peut également l’utiliser en oncodermatologie pour traiter l’acné induite par certaines chimiothérapies, les inflammations cutanées type radiodermites, la perte de cheveux provoquée par certaines chimiothérapies, ou encore les plaies chroniques sous thérapies ciblées. 

Certains champs sont aussi pourvoyeurs de perspectives comme le traitement des ostéonécroses1 de la mâchoire, la dysgueusie [altération du goût, NDLR], la dysphonie [altération de la voix,NDLR] , la surdité ou les troubles cognitifs causés par les traitements du cancer.

La photobiomodulation peut également être utilisée pour soulager les troubles sexuels…

Tout à fait. La PBM a montré son efficacité dans la sécheresse et l’atrophie de la muqueuse vaginale en favorisant sa cicatrisation. La photobiomodulation est d’ailleurs utilisée par certains services de gynécologie. Cela reste toutefois très embryonnaire dans les douleurs gynéco-pelviennes liées au cancer mais très prometteur, y compris en cas de dyspareunie [douleurs à la pénétration, NDLR]. Nous disposons d’ailleurs de sondes spécifiques endovaginales. 

Comment est générée cette lumière qui soigne ?

On dispose de différents types d’équipements. Certains produisent la lumière à partir de laser, d’autres de LED. Ces lumières  peuvent être bleues, rouges, ou encore vertes ou orange… Chaque couleur correspond à une longueur d’onde dont les propriétés sont spécifiques : cicatrisante, antalgique, stimulante de la circulation sanguine ou anti-inflammatoire.

Par ailleurs, plus une longueur d’onde est importante, plus la lumière va pénétrer profondément dans les tissus. Avec un laser produisant une lumière avec une longueur d’onde élevée, on va donc pouvoir traiter des douleurs nociceptives viscérales par exemple.

Dans tous les cas, la technique est non invasive et la lumière ne produit pas de chaleur. C’est pour cela qu’on parle parfois de “soft laser” ou de “laser froid”.

Concrètement, à quoi ressemble une séance de photobiomodulation ?

Une séance de PBM dure en moyenne 30 minutes. 

Je choisis l’appareil et les instruments en fonction de l’indication. S’il s’agit d’un problème de sécheresse vaginale, je vais utiliser une sonde endovaginale. S’il faut traiter une large surface, comme un thorax ou un abdomen, un panneau lumineux. Pour des zones plus restreintes, des “pods” qui ressemblent à un pommeau de douche et permettent une action ciblée. On dispose même d’instruments ultra-précis pour traiter des zones ponctuelles comme des ulcères au niveau de la muqueuse buccale.

Lors d’une même séance, je peux utiliser différents appareils, selon la spécificité de leur laser, pour combiner les effets : antalgiques, anti-inflammatoires, cicatrisants. 

Au bout de combien de temps obtient-on des résultats ?

Dans les heures et jours qui suivent cette séance de “test”, je vais demander au patient d’évaluer ses symptômes. S’il note une amélioration, on continue le protocole. Dans le cas contraire, on se tournera vers une autre approche. Dans mon expérience, il est rare qu’un patient qui n’ait pas répondu à une première séance de PBM bien menée, y réponde par la suite. Néanmoins les taux de réponse sont très élevés dans notre expérience clinique, sans que nous puissions déterminer au préalable quel patient sera répondeur à la technique.

On peut espérer obtenir des résultats rapidement, parfois immédiatement après la séance. Pour que ces effets soient durables, on préconise 3 à 4 séances en moyenne, en général hebdomadaires mais parfois pluri-hebdomadaires devant certains symptômes aigus. Ensuite, il faut éventuellement prévoir des séances d’entretien périodiquement. 

Quels sont les avantages de cette approche ?

Ce qui est intéressant avec le PBM c’est qu’on agit sur le mécanisme à l’origine de la douleur. Elle a donc potentiellement beaucoup d’applications. Par ailleurs, c’est une technique non invasive et indolore. Et il n’y a pas d’effets indésirables. 

Elle permet d’améliorer grandement la qualité de vie des malades, voire de les guérir de certains symptômes. Elle permet également de réduire les traitements médicamenteux qui sont parfois mal tolérés, ce qui est loin d’être négligeable.

Vous êtes un précurseur dans le domaine, d’autres centres proposent-ils la photobiomodulation ?

Actuellement, de nombreuses structures autorisées dans le traitement du cancer utilisent la PBM mais uniquement dans la prévention des mucites, puisque c’est un standard recommandé. Pour autant aujourd’hui de trop nombreux patients ne bénéficient toujours pas de cette technique dans la prévention des mucites chimio ou radio-induites.

Mais au-delà, son utilisation reste très embryonnaire en soins oncologiques de support, notamment dans le cadre de la douleur. C’est pour faire connaître cette approche que j’organise, dans le cadre du congrès de l’AFSOS en octobre prochain, un atelier où j’ai demandé à des experts internationaux d’intervenir dans leur domaine de prédilection. Ce sera la première fois qu’on parlera lors d’un congrès national de soins de support de la PBM dans le contexte des douleurs du cancer en particulier. 

Un diplôme universitaire a récemment vu le jour à Gustave Roussy et c’est une excellente initiative. J’espère que cela incitera les équipes d’oncologie et de soins de support à se former, et à faire évoluer leurs pratiques. Nous avons besoin d’essais cliniques afin de prouver ensemble l’efficacité de cette méthode dans de nombreuses indications. Ce n’est que comme ça qu’on pourra développer la PBM et la faire rentrer dans les référentiels de traitements de la douleur en oncologie mais aussi dans d’autres indications pertinentes.

Propos recueillis par Emilie Groyer

1. Dégradation du tissu osseux provoquée par un défaut d’irrigation sanguine.


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Emilie Groyer

Docteur en biologie, journaliste scientifique et rédactrice en chef du site web de Rose magazine

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