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Le colorectal, un cancer aussi silencieux que dangereux

{{ config.mag.article.published }} 25 février 2016

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Ce mois de mars se pavoise de bleu pour promouvoir le dépistage du cancer colorectal. Ce cancer, dont on parle peu, reste pourtant le troisième cancer le plus fréquent (tous sexes confondus) avec 42 000 nouveaux cas par an.

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Près de 45 000 nouveaux cas de cancer colorectal, près de 18 000 décès. Ce chiffre, du fait de l’accroissement et du vieillissement de la population, a presque doublé en vingt ans.

Parmi les 30 à 40 % de patients touchés par un cancer du rectum (première partie du côlon), Béatrice, 54 ans, avoue sans détour qu’elle aurait préféré avoir un cancer du sein.

« Au moins, on peut le reconstruire, et presque ‘‘oublier’’ ensuite que l’on a un cancer. Moi, chaque jour, je vis des situations dont je n’ose pas parler. Qui m’obligent à m’isoler, à tout contrôler: ce que je mange, ce que je porte, car je suis dérangée par des troubles du transit, des culottes souillées… Envahie par la peur et la honte, qui me poussent à refuser de faire l’amour avec mon compagnon ».

Rendre la maladie « visible »

Si elle ose en parler aujourd’hui, c’est pour « démystifier et rendre cette maladie visible ». Mais surtout pour pousser les autres à se faire dépister et à prendre ce cancer de vitesse. Selon un sondage Opinion Way (Voir article « Colon Day »), un quart des personnes interrogées ignorent tout de ce cancer.

A l’origine, en effet, de la plupart des cancers colorectaux, on trouve un polype, une excroissance bénigne de la muqueuse qui, dans 2 % des cas, évoluera en tumeur maligne dans les cinq à dix ans. D’où l’intérêt de la débusquer à temps. Si le dépistage des personnes à risque est plutôt efficace en France, celui de la population « normale », généralisé depuis 2009 pour les hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans*, laisse à désirer.

Il repose sur un nouveau test «immunologique» qui consiste à rechercher la présence de sang microscopique dans les selles. S’il est positif, une coloscopie (inspection du côlon et du rectum) suivie d’une biopsie est réalisée. Mais, malgré la mise en place de « Mars bleu », qui est au côlon ce qu’« Octobre rose » est au sein, les Français méconnaissent ce cancer et boudent le dépistage.

Trouver le bon moyen de communiquer

Les campagnes de com ont du mal à faire mouche: « Un petit beurk vaut mieux qu’un gros aïe » ou « Le meilleur endroit pour faire le test, c’est chez soi ». Plus sportive « Roulons pour le côlon » – invitait les Parisiens à parcourir la capitale en rollers et à visiter un côlon gonflable géant pour y découvrir, en 3D, l’évolution d’une possible pathologie.

Cette année, l’Inca (L’Institut National du Cancer) renouvelle sa campagne de spots radio « ça vous dirait de sauver une vie ? » et de nombreuses manifestations vont émailler partout en France ce mois de Mars. Espérons que le message du dépistage sera entendu. Car si 50 % de la population concernée participait au programme de dépistage organisé, la mortalité de ce cancer diminuerait de 30 %.

Céline Dufranc

* 4 %, c’est le risque d’avoir un cancer du côlon avant 50 ans. L’âge moyen lors du diagnostic est  de 72 ans chez l’homme et 75 ans chez la femme.

Avec le soutien institutionnel d’Amgen


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La rédaction de Rose magazine

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