Françoise Laborde
« Sanctionner Anaëlle pour cette photo qui promeut le dépistage du cancer du sein est purement scandaleux. D’autant plus en cette période de pandémie où l’on déplore une baisse du nombre de femmes dépistées. L’idée que le corps des femmes soit honteux et doive être caché est d’une bêtise abyssale. On s’est battues pour nos droits en brûlant nos soutiens-gorge, et aujourd’hui notre société tombe dans une pudibonderie maladive. »
Babette de Rozières
« Il n’y a rien d’indécent à montrer ses seins. Pour la photo, on nous a proposé d’enfiler un débardeur sur lequel on ajouterait en postproduction des fleurs. Moi, j’ai préféré ôter mon soutien-gorge. Je ne le fais jamais, sauf devant mon mari. Je suis assez pudique. Mais, là, j’avais l’impression d’être habillée, parce que je défendais une cause. Je représentais toutes ces femmes qui ont un cancer et qui doivent montrer leurs seins, parfois mutilés par la maladie. »
Mercedes Erra
« J’ai eu un cancer du sein à 60 ans. Chaque année, depuis vingt ans, je vais faire une mammographie et une échographie : ma radiologue a détecté une tumeur – qui était nichée sous le pli du sein. Un cancer de stade 3. Le lendemain, j’étais chez le chirurgien pour me faire opérer.
Il faut répéter aux femmes que le dépistage organisé (mammographie et échographie) peut leur sauver la vie. Il a sauvé la mienne. »
Wendy Bouchard
« Anaëlle défend une noble cause. D’autant que le cancer manque d’écho et reste encore tabou en France. Nous sommes pourtant tous concernés. Autour de moi, ma mère, ma grand-mère, ma meilleure amie ont été touchées par la maladie. Alors, forcément, se faire dépister, c’est une évidence pour moi. J’ai d’ailleurs passé ma première mammographie cette année, le lendemain de mon anniversaire ! »
Zabou Breitman
« Quand le cancer se déclare, le sein devient le siège d’une maladie. Et il faut le voir, le traiter comme tel. Sous-entendre qu’un sein est sexualisé même dans le cadre d’une mammo, cela révèle une forme de bassesse d’esprit. C’est exproprier les femmes de leur propre corps. Ce qu’a fait Anaëlle est courageux. En face, le comité des Miss paraît vivre à l’âge de pierre ! La seule sortie honorable pour lui aujourd’hui, ce serait de présenter des excuses publiques à Anaëlle et aux femmes touchées par le cancer – ensuite, que toutes les Miss fassent une grande campagne pour le dépistage du cancer du sein. »
Christine Kelly
« Dans ma famille, ma grand-mère et ma tante ont eu des cancers. C’était deux femmes fortes. J’ai cru jusqu’au bout qu’elles pourraient s’en sortir tant leur discours était combatif. Elles sont parties dans la dignité. Le cancer est une ombre qui plane sur chacune de nous. Et, à un moment ou un autre, cette ombre nous rattrape. Il faut être plus rapide qu’elle et se faire dépister régulièrement ! »
Propos recueillis par Émilie Groyer et Céline Lis-Raoux
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 19, p.10)