Qu’on les appelle sérums de croissance, fortifiants pour les cils ou sérums revitalisants, ces boosters des cils qui fleurissent sur le marché se présentent sous la forme de mascara ou de liner. Généralement transparents, il en existe deux types : ceux qui contiennent des dérivés ou analogues synthétiques de prostaglandine1, une hormone naturellement présente dans le corps humain ; et les autres, plus naturels. Commençons par les formules « turbo », qui produisent rapidement un effet « waouh ! » grâce aux dérivés de prostaglandine. À l’origine, cette molécule, présente dans certains collyres, était utilisée pour traiter le glaucome (hyper-tension oculaire). Puis, un jour, un ophtalmologue américain dont la femme était alors soignée pour un cancer du sein a découvert que cet ingrédient faisait aussi pousser les cils.
Risques d’irritation…
Cet homme est Michael Brinkenhoff, créateur de la marque RevitaLash, et du célèbre RevitaLashAdvanced. Lancé sur le marché en 2006, ce produit a fait la preuve de son efficacité. Mais il est aussi apparu qu’il provoquait dans certains cas, ou chez certaines personnes, des effets indésirables ennuyeux: rougeurs et gonflements, irritation des yeux, augmentation de la pigmentation de l’iris… Les dérivés de prostaglandine sont aujourd’hui dans le collimateur des autorités de santé, parmi lesquelles le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC), qui a confirmé, dans un avis rendu le 4 février 2022, qu’ils pouvaient présenter un risque. Attention aussi au phénoxyéthanol, un conservateur synthétique connu sous l’acronyme de EGPhE. Lui aussi est responsable d’irritations oculaires, modérées à sévères selon les cas.
Concernant sa formule à succès, la marque RevitaLash nous indique que l’actif isopropyl cloprostenate, sur lequel reposait presque entièrement l’efficacité de la version originelle du RevitaLash Advanced, a été remplacé par un autre analogue de la prostaglandine (le dechloro dihydroxy difluoro éthylcloprosténolamide, ou DDDE), et ce dans le respect du seuil recommandé par la CSSC. Enfin, l’entreprise américaine tient à souligner que son produit a été testé par des experts indépendants. Leur conclusion ? Il ne présente aucun danger pour les yeux et la peau (même pendant la grossesse, en période d’allaitement ou pendant une chimiothérapie) si on l’utilise conformément aux instructions. Quelles sont-elles ? D’appliquer le produit une seule fois par jour, de préférence le soir, directement sur les cils, en évitant le contact avec l’œil. En septembre 2022, une version spécifique pour yeux sensibles, RevitaLash Advanced Sensitive Eyelash Conditioner, a vu le jour. Plus douce et non irritante, elle permet, grâce à sa technologie d’encapsulation des actifs, leur libération prolongée.
Quelques règles à respecter
Vous pouvez aussi opter pour une formule plus « verte ». Elle agira peut-être plus lentement, mais remplira le contrat. C’est le parti pris de Même, qui a choisi ce « que la nature a de mieux à nous offrir pour booster la production de kératine : l’huile de ricin bio », expose Juliette Couturier, l’une des fondatrices de la marque. Démarche similaire chez Pomponne. Les créatrices, Agathe et Charline, docteures en pharmacie, ont planché sur une formule unique à base de larmes de pistachier lentisque et de fleurs de trèfle rouge associées à un peptide breveté et à des acides aminés. Des ingrédients naturels qui favorisent l’ancrage du cil dans le follicule pileux, stimulent le bulbe et la croissance du cil, et promettent un effet œil de biche en six semaines. Avant de commencer une cure, il est recommandé d’attendre au moins trois semaines après la fin des traitements.
Le bon moment ? Lorsque vous observez le début de la repousse de vos cils et sourcils. Avant, ça ne sert à rien ! Pour une efficacité optimale, respectez quelques règles. D’hygiène d’abord : veillez à avoir les mains propres quand vous utilisez votre booster. Lavez-vous aussi le visage. Si besoin, au préalable, procédez au démaquillage avec un démaquillant spécifique pour les yeux (de préférence isotonique et de pH 7, identique à celui des larmes). Appliquez votre sérum le soir, en suivant bien la racine des poils. Prenez garde à ce que le produit ne coule pas dans les yeux, sinon rincez immédiatement. Nul n’étant à l’abri d’une allergie, quel que soit le produit que vous choisirez, parlez-en à votre médecin avant de l’employer. Soyez patiente et régulière : les résultats n’apparaissent qu’au bout de trois semaines environ.
1. Les prostaglandines sont des composés lipidiques naturellement présents dans le corps humain. Dans les listes Inci (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients), on retrouve les dérivés synthétiques de prostaglandine sous différentes dénominations: ethyl tafluprostamide, bimatoprost, dehydrolatonoprost…
Retrouvez cet article dans le Rose Magazine (Numéro 23, p.111)