Qu’est-ce qui contribue à faire baisser de 50 % le risque de rechute du cancer du sein et a un impact significatif sur d’autres cancers comme celui du côlon ? Le sport !
De surcroît, il a une action efficace contre la fatigue. Logique : l’inactivité fait fondre les muscles, diminue la circulation sanguine et l’oxygénation, dérègle le sommeil, entraînant donc de la fatigue. Reconnue comme soin non médicamenteux par la Haute Autorité de santé, l’activité physique va au contraire « recharger les batteries ».
En modifiant les sécrétions d’insuline et de certaines hormones, dont les œstrogènes, elle a un effet bloquant sur la prolifération des cellules cancéreuses. Il faut six mois d’exercices pour changer les paramètres biochimiques, d’où l’intérêt de commencer pendant le traitement.
Pas facile pourtant de s’y mettre lorsqu’on se sent épuisée… « Pour les sportives, on va conseiller de continuer, dans la mesure du possible, leur activité, puisque le facteur plaisir est l’un des plus motivants qui soit. Sortir de sa position de malade est un premier pas vers la réappropriation de son corps », note Thierry Bouillet, oncologue à l’hôpital Avicenne, à Bobigny (93), et cofondateur de la Cami, Sport et cancer.
Tous les sports sont permis
Pour les sédentaires, que ce soit pendant ou après les traitements, un suivi sera nécessaire avec un personnel formé. En théorie, aucun sport n’est interdit.
Avant de commencer, « un bilan complet est essentiel », indique Roland Krzentowski, médecin du sport qui a lancé en septembre 2013 Mon stade, une association proposant aux patients des pratiques inspirées par le sport de haut niveau et calibrées avec des médecins. « Des analyses sanguines, et une évaluation des capacités cardiaques, respiratoires et musculaires seront effectuées au préalable », précise-t-il.
« C’est plus l’intensité de la pratique qui importe « , souligne Laure Copel, cancérologue à l’Institut Curie, qui travaille avec Siel Bleu à la mise au point d’ateliers sportifs adaptés.
Une activité physique pour mieux vivre le traitement
Les contre-indications sont peu nombreuses et concernent les patients en perte d’autonomie, sujets aux insuffisances respiratoires ou atteints d’une pathologie lourde (métastases osseuses, par exemple). En cas de « gros bras » : après une opération pour un cancer du sein, l’exercice est doublement conseillé pour éviter que le bras ne s’hypertrophie ou ne perde du muscle, et pour rééduquer l’épaule.
Le bon rythme ? Trois séances par semaine, de 20 à 60 minutes, pratiquées de 55 à 75 % de sa fréquence cardiaque maximale (FCM : Calcul de sa FCM : 220 – son âge). Plus on va aller vers des à dépense énergétique élevée, mieux le traitement sera vécu. Si, malgré tout, l’exercice vous rebute, sachez que toute activité qui fait battre le cœur un peu plus vite et qui permet de parler sans s’essouffler agit aussi…
Patricia Oudit