Octobre Rose, mois de la sensibilisation au cancer du sein, bat son plein. Cette année, il a une résonance particulière. En effet, les derniers chiffres du cancer chez la femme ne sont pas bons : le nombre de cas en hausse constante alors qu’il se stabilise chez l’homme : +0,3 % pour le cancer du sein et +4,3 % pour le cancer du poumon par rapport à 2010¹. Et selon les chercheurs, le nombre de nouveaux cas de cancer chez les moins de 50 ans dans le monde va augmenter de plus de 30 % à horizon 2030².
Aujourd’hui en France, c’est entre 15 et 20% des actifs qui sont concernés par la maladie³. Au-delà du traditionnel focus sur le dépistage et la recherche, il est urgent que l’ensemble des parties prenantes – pouvoirs publics, milieux professionnels, personnes malades et acteurs associatifs – se mobilisent ensemble sur la durée pour adresser cet enjeu de l’emploi et de la précarisation liée à la maladie.
Chez RoseUp, nous avons développé une expérience et une expertise de terrain depuis plus de 12 ans dont les impacts viennent d’être mesurés par une étude réalisée par deux cabinets indépendants Agence Phare et Archipel&Co avec le soutien de nos partenaires Pfizer et La Roche Posay. Ces travaux mettent en lumière plusieurs axes de travail.
Premièrement, dans un contexte où 2/3 des personnes malades souffrent de séquelles jusqu’à 5 ans après le diagnostic, l’étude souligne que pour 74% de nos adhérentes, le fait d’être accompagnées le plus tôt possible dans leur parcours de soins contribue fortement à un retour à une vie professionnelle dans les meilleures conditions et plus largement à une meilleure préservation de leur qualité de vie.
Au sein de nos Maisons RoseUp physiques et à distance, les femmes bénéficient de ce qu’on appelle des soins de support pour lutter contre les effets secondaires des traitements -fatigue, douleur, troubles cognitifs, difficultés sexuelles, etc.- dès le début des traitements : activité physique adaptée, nutrition, socio-esthétique, art-thérapie, groupes de parole avec un onco-psychologue, conférences d’information sur le retour à l’emploi, etc.
Malheureusement, il existe de très fortes inégalités d’accès territoriales à ce type de dispositif malgré la mise en place, encore largement embryonnaire, du panier de soins de support dédié à l’après cancer.
De même, l’étude prouve que, pour les personnes qui en ont besoin, bénéficier d’un accompagnement spécifique, individualisé et pluridisciplinaire, au maintien et retour à l’emploi, est très efficace. Ainsi, 86 % de nos bénéficiaires soulignent que nos programmes ont facilité la poursuite de leur vie professionnelle, en particulier pour les moins diplômées. Or, là encore, malheureusement, en France aujourd’hui, seule une minorité d’actifs atteints de cancer bénéficient d’un tel accompagnement.
Autre enseignement : l’accès aux droits sociaux, notamment pour les actifs, relève du parcours du combattant. Non seulement, la plupart des femmes qui arrivent au sein de nos Maisons, ne connaissent pas l’existence de leurs droits et quand elles les connaissent, ne les comprennent pas. Elles sont donc très loin d’être en capacité de les mobiliser elles-mêmes compte tenu de l’énorme complexité administrative à laquelle elles sont confrontées. D’où l’importance d’une information à la fois fiable et accessible, mais aussi d’un accompagnement. Ainsi, l’étude d’impact souligne qu’à l’issue de l’accompagnement dans le cadre du dispositif emploi, 88 % de nos adhérentes M@ Maison RoseUp estiment être en capacité de faire valoir leurs droits.
Face à la très forte augmentation des actifs atteints de cancer en France, des femmes en particulier, il est urgent d’agir. Au-delà des destins individuels bouleversés par l’épreuve de la maladie, les conséquences de l’inaction sont énormes au plan macro-économique, comme l’a déjà analysé le cabinet Asterès en 2020. Des solutions efficaces émanant d’acteurs de terrain tels que RoseUp existent.
Agissons collectivement dès aujourd’hui !
Isabelle Huet, directrice de RoseUp
(1) Institut National du Cancer – Panorama des cancers en France 2023
(2) Étude BMJ Oncology – septembre 2023
(3) Données Cancer@Work – août 2023