Nouveau standard de traitement pour le cancer du poumon à petites cellules
CE QU’IL FAUT RETENIR
Les patients concernés : les patients atteints d’un cancer du poumon à petites cellules localement avancé
Le traitement : l’immunothérapie durvalumab pendant 2 ans, après une radio-chimiothérapie (traitement standard)
Le bénéfice obtenu : prolongation de près de 2 ans de l’espérance de vie
Récemment médiatisé par Florent Pagny, le cancer du poumon à petites cellules (CPAPC) touche environ 500 personnes chaque année en France. Particulièrement agressif, il n’avait pas connu d’avancée thérapeutique depuis 30 ans : « Le traitement standard actuel consiste à donner de la radiothérapie et de la chimiothérapie de façon concomitante », rappelle le Pr Nicolas Girard, pneumologue et chef du département d’oncologie médicale de l’Institut Curie.
L’étude ADRIATIC change enfin la donne. Dans cette étude, une immunothérapie anti-PL1, le durvalumab (Imfinzi©), a été administrée à des patients avec un CPAPC localement avancé, pendant 2 ans après le traitement standard par radio-chimiothérapie. En comparaison avec les patients n’ayant reçu que le traitement standard, les patients traités avec le nouveau médicament avaient une espérance de vie prolongée de près de 2 ans 1, et ce, que leur tumeur exprime ou non le marqueur PDL1.
« C’est la première fois qu’une immunothérapie améliore la survie des patients avec un cancer du poumon à petites cellules » s’enthousiasme le Pr Girard. Avec de tels résultats, cette immunothérapie devient le nouveau standard de traitement, en complément de la radio-chimiothérapie.
Quand les patients français pourront-ils en bénéficier ? « Pour y avoir accès, il faut que le laboratoire Astrazeneca, qui a développé ce médicament, dépose une demande d’accès précoce auprès de la Haute Autorité de Santé et que celle-ci l’autorise » explique le Pr Girard. « Nos équipes sont actuellement mobilisées sur le sujet pour espérer obtenir un accès dans les meilleurs délais » nous a confirmé la responsable communication du laboratoire. À réception de la demande, la HAS a 3 mois pour instruire le dossier. S’il est accepté, Astrazeneca devra mettre le médicament à disposition des patients dans un délai de 2 mois.
Nouveau standard de traitement pour le cancer du poumon non à petites cellules EGFR muté
CE QU’IL FAUT RETENIR
Les patients concernés : les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules localement avancé et présentant une mutation de l’EGFR
Le traitement : la prise continue d’osimertinib, une thérapie ciblée, après une radio-chimiothérapie (traitement standard)
Le bénéfice obtenu : une réduction de 80% le risque de récidive
Cette fois c’est au type de cancer du poumon le plus répandu, le cancer du poumon non à petites cellules (CPNAPC), que l’étude LAURA s’est intéressée. Plus particulièrement au sous-type présentant une mutation de l’EGFR.
Dans cet essai, l’efficacité d’une thérapie ciblée, l’osimertinib (Tagrisso©), a été testée en prise continue après le traitement standard par radio-chimiothérapie chez des patients atteints d’un CPNAPC localement avancé et muté dans EGFR. Résultat : une réduction de 80% du risque de rechute.
« Là encore, cela va devenir un nouveau standard de traitement » confirme le Pr Girard. Et concernant son accès ? « Pour l’osimertinib, c’est un peu différent. C’est un médicament sous forme de comprimé délivré en pharmacie d’officine. Étant donné l’importance de son bénéfice, il sera tentant de le prescrire sans attendre l’autorisation de mise sur le marché pour cette indication. Rappelons que dans ce cancer, les rechutes sont souvent cérébrales. Mieux vaut les prévenir que les traiter. » justifie le pneumologue.
BON À SAVOIR : Les patients français peuvent bénéficier de l’osimertinib dans cette indication depuis le 17 octobre 2024 grâce au dispositif d‘accès précoce.
Bientôt un nouveau traitement pour les cancers du poumon non à petites cellules EGFR muté métastatiques
CE QU’IL FAUT RETENIR
Les patients concernés : les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules métastatique et présentation une mutation de l’EGFR, déjà traités
Le traitement : l’association de ivonescimab, un anticorps visant 2 cibles, en association avec la chimiothérapie
Le bénéfice obtenu : réduction de moitié du risque de progression de la maladie
Toujours dans le CPNAPC muté EGFR, mais cette fois en condition métastatique, l’essai clinique HARMONi-A a étudié l’efficacité de l’ivonescimab chez des patients déjà traités. « Il s’agit d’un anticorps avec une double cible : à la fois immunothérapie (anti-PD1, ndlr) et anti-angiogénique (anti-VEGF, ndlr) » explique le Pr Girard.
Associé à la chimiothérapie, ce traitement innovant a permis de réduire de moitié le risque de progression de la maladie. « C’est la première fois que l’immunothérapie s’avère efficace chez des patients avec une mutation de l’EGFR, probablement parce qu’elle est associée à un anti-angiogénique » précise le Pr Girard.
Ces résultats ont été obtenus chez une population chinoise. Un essai clinique est toujours en cours en Europe. Des patients peuvent y être inclus en France.
Confirmation de la place du lorlatinib dans les cancers du poumon non à petites cellules ALK muté métastatiques
CE QU’IL FAUT RETENIR
Les patients concernés : les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules métastatique et présentant une mutation de ALK
Le traitement : le lorlatinib
Le bénéfice obtenu : évolution de la maladie contrôlée chez 60% des patients pendant au moins 5 ans
Concernant les tumeurs présentant la mutation ALK, une altération génétique rare qui touche surtout les femmes, les dernières données de l’étude CROWN confirment la place du lorlatinib (Lorviqua©). Grâce à cette petite molécule inhibitrice, donnée en première intention dans les cancers métastatiques, 60% des patients vivent depuis 5 ans avec une maladie dont l’évolution est contrôlée . « C’est la plus longue survie jamais rapportée avec une thérapie ciblée dans un cancer solide » relève le Pr Girard.
Ce médicament est accessible aux patients français depuis la publication de travaux antérieurs qui avaient déjà démontré son intérêt.