Environ 44% des femmes touchées par un cancer du col de l’utérus le sont à un stade précoce ou localisé. Malgré cela, l’hystérectomie radicale reste le traitement standard : l’utérus est retiré ainsi que le tissu environnant. Des muscles et des nerfs contrôlant la vessie et les organes sexuels peuvent alors être endommagés, provoquant des séquelles comme des douleurs, des fuites urinaires, une lubrification moins importante, sans oublier une altération de l’image de soi.
Une meilleure qualité de vie pour les femmes
Pourrait-on alléger cette chirurgie chez les femmes à bas risque de récidive ? C’est ce qu’a voulu déterminer l’étude SHAPE, présentée cette année au congrès international de cancérologie de l’ASCO, en comparant le taux de rechute à 3 ans chez des femmes traitées par hystérectomie radicale par rapport à celui de femmes traitées par une hystérectomie simple, n’impliquant que le retrait de l’utérus.
« Les résultats montrent qu’il n’y a pas de différence entre les 2 groupes, que ce soit en termes de rechute ou de survie globale » commente le Dr Olivia Le Saux, oncologue médicale au Centre Léon Bérard.
Vers une désescalade thérapeutique
L’hystérectomie simple présente en revanche un avantage non négligeable pour les femmes : elle réduit de manière significative le risque d’incontinence urinaire et de rétention urinaire1. Les femmes ayant bénéficié d’une hystérectomie simple déclarent par ailleurs avoir une meilleure qualité de vie et une meilleure santé sexuelle avec notamment une amélioration de l’image de leur corps et de leur désir sexuel.
« Cette étude de désescalade thérapeutique va conduire à un changement de pratique pour les femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre localisé à bas risque » conclut le Dr Le Saux.
Emilie Groyer
1. Incapacité à vider totalement sa vessie.