Le traitement standard pour le cancer de l’ovaire consiste à retirer la tumeur par chirurgie et à traiter la patiente par chimiothérapie intraveineuse pour se débarrasser d’éventuelles cellules tumorales résiduelles. Il y a quelques années, les chercheurs se sont demandés s’il ne serait pas plus pertinent de « profiter » de la chirurgie pour administrer la chimiothérapie directement dans l’abdomen de la patiente, là où les cellules tumorales ont tendance à disséminer. Une chimiothérapie diluée dans un liquide chauffé à 42 degrés pour améliorer sa pénétration et sa toxicité vis-à-vis de la tumeur.
Un traitement efficace à long terme…
C’était l’objet de l’étude OVHIPEC-1. La réponse apportée à l’hypothèse des chercheurs était claire : avec un prolongement de la survie des patientes d’un an, la CHIP1 (c’est le nom donné à cette chimiothérapie chauffée) est indéniablement une option à discuter, « notamment lorsque la chimiothérapie peut être administrée avant la chirurgie » complète le Dr Olivia Le Saux, oncologue médicale au Centre Léon Bérard.
Ces résultats se confirment sur le long terme puisque la mise à jour de cette étude, présentée cette année au congrès international de cancérologie de l’ASCO, montre que le bénéfice se maintient 10 ans après le traitement.
Et même en cas de rechute
Qu’en est-il quand le cancer rechute ? Là encore, la CHIP s’avère supérieure. L’étude CHIPOR, présentée elle aussi cette année à l’ASCO, vient de le démontrer. Chez des patientes en rechute, qui avaient répondu à une chimiothérapie aux sels de platine en traitement initial, la CHIP permet de prolonger leur survie de plus de 9 mois.
Un résultat encourageant qui va changer la prise en charge des patientes mais qui ne doit pas faire oublier que la CHIP n’est pas disponible dans tous les services d’oncologie. « La CHIP est une procédure complexe. C’est pourquoi les femmes concernées doivent être adressées à des centres accrédités qui connaissent bien les complications possibles de ce traitement et savent les gérer » précise le Dr Le Saux.
Emilie Groyer
1. Chimiothérapie Hyperthermique Intra-Péritonéale