Est-ce plus difficile d’avoir un cancer à 20 ans, surtout pour une jeune femme ?
C’est, en tout cas, très difficile. À l’adolescence, débute le travail de l’acceptation de soi. Or, s’assumer tel que l’on est, avec ses défauts et ses petites imperfections esthétiques, n’est jamais simple. À 20 ans, on est encore à l’âge d’une féminité friable. La survenue d’un cancer peut alors faire l’effet d’une déflagration.
Comment gérer ce moment ?
En fait, c’est la structure pré-existante de la personnalité qui compte, plutôt que le cancer lui-même. Il y a deux cas de figure. Celles qui étaient antérieurement fragiles risquent de voir leurs difficultés exacerbées. Celles qui sont bienveillantes avec elles-mêmes, qui ont déjà réussi à se construire un narcissisme simple, une image de soi plutôt douce, seront mieux armées.
Comment améliorer la prise en charge de ces jeunes femmes ?
La clef, c’est d’inclure systématiquement dans le bilan médical l’étude du sujet dans sa globalité. S’intéresser vraiment à son histoire, à sa famille, à son parcours…Tout ce qui fonde le fait que ce jeune est fragile, ou non, au moment de la maladie. C’est essentiel pour son évolution.
LIRE AUSSI
Sandrine Mouchet