Parce qu’elle est une force qui va
Un AVC, un début de surdité lié au surmenage, mais aussi le Covid, la pénurie de personnel à gérer, le stress permanent, rien ne semble pouvoir entamer l’énergie de Sylvie, ni sa foi dans sa vocation de soignante. Infirmière à la carapace solide, forgée d’abord au service des urgences, puis en réanimation et enfin en oncologie, voilà quarante ans qu’elle se donne corps et âme à ce métier. La vie, la mort, c’est son quotidien, son affaire. Elle sait quoi faire face à des patients en détresse, quoi dire aux jeunes infirmiers/infirmières de son équipe pour les faire grandir encore. Elle est un roc doté d’humour et de bon sens.
INFO+ : Madame Hofmann est réalisé par Sébastien Lifshitz (Les Invisibles, Bambi, Les vies de Thérèse, trois César en 2021 pour son documentaire Adolescentes). Durée : 1h44. Sortie au cinéma le 10 avril 2024.
Parce qu’elle est sans filtre
Sous le regard sensible, jamais voyeur, du réalisateur Sébastien Lifshitz, elle se livre sur ce qu’elle ressent à l’intérieur, ses doutes, ses peurs, tous ces moments où elle a gardé pour elle ses cris de révolte et d’impuissance, ses blessures intimes. Derrière le sourire, la douceur de la voix, transparaît son désarroi devant l’indifférence générale que suscite la faillite en cours de l’hôpital public qu’elle s’apprête à quitter. La deuxième partie du film l’accompagne dans les derniers mois qui précèdent sa retraite. Une décision qui la libère. Et c’est alors la femme qui se révèle à l’écran. Solaire, malicieuse, sexy. Amoureuse aussi auprès de son compagnon, Fred, qu’elle retrouve un weekend sur deux dans leur petite maison-refuge au bord d’un lac alpin.
Parce qu’elle est émouvante
quand elle échange avec Micheline, sa maman, 85 ans. La caméra toujours placée à la juste distance, le réalisateur capte la formidable et tendre complicité qui unit la mère et la fille. Entre elles pas de tabou. C’est avec naturel qu’elles évoquent ce gène responsable des trois cancers qu’a déjà connus Micheline, et maintenant d’un quatrième. Sylvie va chercher à savoir si elle aussi en est porteuse. La réponse arrive à la fin de ce film plein d’humanité, au moment où elle rend sa blouse d’infirmière et où commence le premier jour du reste de sa vie…